Dimanche 16 novembre
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Lorsque j'ai
timidement frappé la porte, elle s'est ouverte à la volée, si vite que j'en ai sursauté. Avant même que je comprenne ce qui m'arrivait, j'ai été happé par deux bras chauds qui m'ont atiré à
l'interieur et m'ont serré avec force contre le buste de la personne à qui ils appartenaient... Le contact était doux, chaud, accueillant, et surtout terriblement sécurisant... J'ai doucement
rendu son étreinte à cette personne qui me serrait toujours contre elle. Après quelques instants passé à profiter de ce doux contact, j'ai commencé à reprendre conscience de ce qui m'entourait...
Je me suis alors aperçu que j'étais serré contre un torse de femme, une femme qui portait un pull over de laine... J'ai compris que c'était la mère de Mathieu, qui m'offrait cette étreinte si
maternelle et réconfortante... Il devait être prêt de dix heures, elle aurait du partir au travail depuis longtemps, tout comme
son mari, qui se trouvait derrière elle...
Honteux, incapable d'affronter leur regard maintenant, je l'ai un peu plus serrée contre moi
et ai posé ma tête sur son épaule.
-Pardon, ai-je pitoyablement murmuré...
J'ai entendu Paul dire:
-Je vais appeler la police, pour leur dire qu'on l'a retrouvé...
Et je l'ai entendu s'éloigner. J'ai relaché mon étreinte, et Marie m'a laché. Mathieu, qui
était la lui aussi, explosa:
-Putain Léopold, c'est quoi ton problème!? T'es parti en plein milieu de la nuit, on t'a
cherché partout! Mes parent auraient du partir bosser depuis longtemps..!
-Mathieu! l'a repris sa mère. Tu ne vois pas qu'il souffre déja assez comme ça? C'est de réconfort qu'il a besoin, pas de haine!
-Je suis désolé, ai-je à nouveau murmuré, penaud. J'avais besoin d'être un peu seul...
Je suis vraiment désolé de vous avoir inquietés, ça ne se reproduira plus, je vous le promet...
Elle s'est
radoucie.
-Ce n'est rien
Léopold, nous comprenons... Mais si tu as besoin d'en parler, nous serons la, d'accord? Ne te laisse pas étouffer ainsi par tes sentiments... Nous serons la pour toi, ce que, vu la façon dont tu
m'a serrée dans tes bras tout à l'heure, ne font pas tes parents... Tu devrais aller prendre une douche et te coucher, tu es trempé jusqu'aux os et tu a l'air épuisé...
J'ai hoché la tête, mais n'ai pas pu retenir un petit rire sarcastique. Ne parlons pas de
mes parents. Quant à sa proposition de jouer les psys, elle ne risquait pas d'être ravie en m'entendant dire que je crevais d'amour pour son fils et que j'avais été à deux doigts de le
violer...
Je suis allé prendre une douche, mais refusant de perdre plus de cette journée, j'ai refusé d'aller me reposer et ai repris les notes de notre
exposé. Mathieu a bien tenté de m'interroger sur le pourquoi de ma fuite et sur mes parents, mais voyant que je me murais dans le silence, il n'a pas insisté... Il me regardait à la
dérobée, il essayait de me comprendre... Et moi, je n'ai plus rien tenté. J'avais déja bien trop laissé transparaitre mes sentiments, et voila ou ça m'avait mené. Moi qui ne voulait rien d'autre
que le bonheur de Mathieu et qui adorait sa famille, je les avais tous blessés. Je les avais trahis, et les faisait culpabiliser... Je me haïssais...