J'ai passé une super journée avec Matthieu hier, mais je me disais bien que ça allait déraper un jour ou l'autre; surtout avec la mentalité des membres de notre classe... Ils ont, soit la mentalité d'un gamin de douze ans(en encore, j'exagère), soit la mentalité d'un vieux de quatre vingts dix ans, mouais, c'est un mélange des deux je crois... parce que, soit les filles passent leurs temps a glousser en matant les rares garçons mignons de la classe(en gros, en matant les machos du groupe, a savoir tous, sauf mathieu et moi, on se demande pourquoi...) et la garçons à se vAnter de leurs dernières aventures sexuelles(souvent inexistantes et imaginaires) et a débattre de leurs «plans drague» en zieutant la fille concernée; soit ils sont totalement fermés à toute forme de différence, surtout sexuelle, l'avantage, c'est que les autres différences telles que la couleur de peau ou la religion passent au second plan, au moins, ça les rapproches, mais moi, ou Mathieu et moi, nous nous retrouvons avec toute la classe contre nous...
Le problème maintenant, c'est que c'est justement à cause de ça que cela ne pouvait pas ne pas déraper...
L'après midi, pendant un intercours, enfin, un cours, ou le prof se faisait attendre, j'était assis devant mon bureau, Matthieu se tenait debout devant moi et nous étions tous deux d'humeur joyeuse, mais mon sourire s'affaissa lorsque je vis des membres de la classe s'approcher derrière Matthieu.
Il sembla comprendre ce qui se passait, mais ne se retourna pas, il attendit.
L'un des garçons du groupe se décida à prendre la parole, il semblait être le «caïd», ou alors «je cause parce que personne a quelque chose d'intéressant à dire; et que tout le monde le pense»:
-Hey, Matt, tu peux nous dire ce que tu fous avec cette tafiole?
-Ça se voit pas? Je parle.
-Et pourquoi tu parle à un type pareil? Enfin, un type...
-Parce que ce n'est pas parce qu'il est gay qu'il doit forcément être seul et sans amis
-Ben, justement si.
-Ben ça prouve que vous êtes tous des bouffons a l'esprit totalement fermé, et avec un cadenas en plus.
-Malgré moi, je ne pu retenir un léger rire, qui ne passa pas vraiment inaperçu.
-Quoi, ça la fait marrer la tantouse?
-Franchement? Oui.
-Ben ça devrais pas, dit il en empoignant le col de mon T-shirt.
-Oh, putain, seb, lache le. (intervention de Matthieu)
-Pourquoi? De toutes façon, personne pleureras un type pareil...
Je ne pus m'empêcher d'ajouter de l'huile sur le feu :
-Ne prend pas ton cas pour une généralité, chéri, c'est pas parcequt personne te pleureras si tu crève que c'est pareil pour tout le monde...
Il me regarda d'un air hargneux, mais Mathieu le força à me lacher et à se reculer. Il s'approcha de moi et recommença à me parler, se rapprochant volontairement et se foutant éperdument de tous les bouffons qu'il y avait derrière lui, plus particulièrement de Sébastien, à qui nous avions tous deux tenu tête quelques instants plus tôt.
Sebastien amorça un mouvement pour se jeter sur nous, mais le CPE entra à ce moment la pour nous annoncer que le professeur attendu était absent, ce cours étant le dernier de la journée, ni Matthieu, ni moi ne nous sommes attardés.