kosuke666-3

-Ellipse : quelques jours-

Cette semaine chez Matthieu s'est bien passée, on a pas foutu grand chose pas contre, tant pis pour le BAC... C'est notre dernier jour de vacances, pas envie de me lever demain>< En plus ce soir je dors encore chez Matthieu, donc je devrais me trimballer mon sac de fringues au lycée... Boarf, pas grave. Naaaaaan!!! C'est déja le repas du soir? Mais c'est pas juste>< pas envie...

Bah, pas le choix, je suis parti manger et ensuite j'ai préparé mon sac, quelle plaie, en plus je dois ranger toutes mes affaires...
Matthieu s'approcha de moi si doucement que je ne l'entendis pas, j'ai sursauté lorsqu'il a posé ses mains sur mes hanches avant de m'enlacer et de m'embrasser dans le cou en mordillant légerement ma chair...

-Matt, s'il te plait pas maintenant.
-Pourquoi? répond il en me mordillant l'oreille.

Je laissais échapper un gémissement avant de me retourner et de l'attirer contre moi alors que je m'allongeais sur le sol. On se foutais totalement de la porte qui était ouverte; pourquoi ne pas profiter d'une dernière étreinte avannt de devoir se séparer chaque soir? N'ayant même pas envie de résister, je me laissais aller dans ses bras pendant que je le sentais aller et venir en moi avec délice...

Au matin, je fus réveillé par la sonnerie stridente du réveil, j'étais dans les bras de Mathieu, dans son lit et je n'avais absolument pas envie de bouger... Enfin, j'y fus contraint puisque Mathieu s'était levé, me laissant ainsi sans la chaleur de ses bras. Nous nous sommes rapidement préparés avant de partir au lycée, ma main dans la sienne. Nous sommes rentrés comme ça, sans un regard pour les autres, il n'y avait "que nous" et c'était très bien comme ça. Nous nous sommes assis côte à côte et nous avons attendu le début des cours sous le regard méprisant de ceux qui m'ont tabassé deux semaines plus tôt. J'avoue qu'ils me font un peu peur quelque part, maintenant que je sais de quoi ils sont capables... En parlant de ça, on a toujours pas eu de nouvelles de ce policier sympa. Bah, il a dit qu'il essaierait de nous aider, pas qu'il réussirait, ni même qu'il nous aiderait... C'était déja gentil de sa part d'essayer, je ne vais pas le blâmer d'avoir laissé tomber...
Le prof est arrivé, les cours ont (re)commencés.

Je suis au commissariat la, Matthieu est avec moi. Meuh non, on a pas fait de bêtises. C'est juste qu'il s'est passé un truc bien... On étaient en cours, la troisieme heure je crois, quand un flic a débarqué, il a cité une liste de noms (qui m'étaient familiers) et j'ai eu l'extrême bonheur de l'entendre finir par "Vous êtes tous en état d'arrestation pour agression avec coups et blessures à caractère homophobe, vous avez le droit de garder le silence, de consulter un avocat et de passer un coup de téléphone". La dessus, des dizaines de flics sont arrivés, ont passé les menottes à tous ceux qui étaient concernés et ils les ont embarqués, ils étaient tous tellement abasourdis que pas une seule personne n'a ouvert la bouche pour protester, donc en dix minutes, il y avait plus de la moitié de la classe de partie... Un autre policier est entré, notre ami, ses yeux étincellaient de joie:

-Je les ai eu Léopold, je les ai eus, ces crétins ont eu la bonne idée de te tabasser devant une banque, on a des images très précises des caméras de surveillance, on les reconnais tous et on voit clairement ce qui se passe.

Mathieu intervint:

-Ca va chercher dans les combien ce genre de conneries?
-Ca dépend, vu les preuves qu'on a, je pense que ça ira chercher dans les dix à 15 ans de réclusion pour chacun, dans ces cas la, c'est rare qu'il y ai un sursis.

Je fus pris d'un rire amer:

-Dix ans de taule à 18 ans, c'est con quand même...
-Il vaut mieux que ça soit à 18 qu'à 30 Léo, peut être que si ils avaient eu 30 ans ils t'auraient tué.
-Mouais, peut être...
-Au fait, je m'appelle Frederic, Frederic Lianer.
-Eh bien merci pour tout...
-Pour les  gens comme toi c'est Fred, au fait, on va avoir besoin de toi au poste, on va devoir reprendre ta déposition.

Inquiet, Matthieu demanda:

-Je peux venir?
-Bien sur, de toutes façons, Léopold m'a dit que tu avait été témoin, voire même objet, de plusieurs autres agressions moins graves alors oui.

Sur ce, nous sommes partis, et nous nous retrouvons la à attendre la fin des interrogatoires de ces abrutis; j'ai passé un coup de fil à mes parents, mais d'après ce que j'ai compris, ils ne vont pas venir tout de suite... Il me semble que mon petit frère a aussi été prévenu, je crois qu'ils on fait passer un message à son école... Mathieu aussi à prévenu ses parents, il les a appelés, histoire qu'ils sachent ou il est et pourquoi, je suis sur que lorsqu'il leur a dit qu'il était chez les flics ils se sont fait des films.

Un policier vint nous rejoindre, enfin, ça faisait au moins 3 heures qu'on attendais...

-Les interrogatoires sont finis, nous allons maintenant reprendre vos dépositions.

Encore? Urf, pas le choix. Nous l'avons suivi, Matthieu et moi, et nous lui avons répété ce que nous lui avions déja raconté. Lorsque nous avons eu fini, ils nous a dit que les autres avaient tous avoué, ou presque, et que pour les réfractaires c'était en cours. Apparement, ils ont fait ça en échange d'une diminution de peine... Ils sont tous plus ou moins impliqués, certains ont volontairement suivi le mouvement alors que d'autres l'on fait moins facilement, mais bon, au final ils sont tous venus... Ils nous a dit aussi que pour des cas pareils avec des preuves aussi claires, il était rare que l'affaire traine en longueur, d'ailleur, le procès était fixé pour dans deux semaines, le temps que tout le monde se trouve un avocat, il ne pensait pas non plus qu'il y aurait des gens  innocentés... Lorsque nous avons pu sortir du commissariat, la journée de cours était finie et nos parents nous avaient rejoints. Nous nous sommes quittés Matthieu et moi sur un long baiser langoureux sous le regard attendri mais goguenard de nos parents.

- Ellipse : quelques semaines : Le jour du procès -

Je crois que c'est la première fois que le juge, les avocats et les jurés voient autant d'accusés sur le même banc, d'ailleurs ils ont du en mettre plusieurs côtes à côtes... Des journalistes sont la car le cas est tout de même asser exceptionel, plus de 20 accusés par une seule personne égal au moins autant d'avocats, etc... Nous avons choisi d'apparaitre à la télé à visage découvert; la salle est très pleine et bruyante...
La séance commença, et le silence se fit dans dans la salle, je témoigne avec Matthieu et les avocats des autres connards essayent tant bien que mal, mais sans grande conviction de les défendre, mais le juge ne semble pas leur accorder beaucoup d'attention et les jurés non plus... Il faut dire qu'avec des preuves pareilles... Sans compter que les jurés ont tous visionnés la vidéo... L'issue du procès était évidente, tous sont condamnés à 5 (pour les moins impliqués) à 15 ans de prisons (pour les pires connards), tous ont également quelques années de sursis... Je sors de la salle rayonnant, main dans la main avec Matthieu, nous répondons rapidement à quelques questions des journalistes et nos parents font de même, ensuite je me sépare de Mathieu (non sans l'avoir frnachement embrassé devant les caméras) et je rentre chez moi avec mes parents.

- Ellipse - Quelques années plus tard -

Enfin! J'ai enfin fini ma journée. C'est quand même dur de travailler ici, et puis les horaires divisés c'est pas top. Je bosse de 6h à 12h et de 15h à 20h, je me plains mais j'avoue que pour Matthieu c'est pire, lui on l'appelle parfois au milieu de la nuit, pauvre bébé... Mais bon, au final, je ne suis pas mécontent de mon BAC S, avec mention "très bien" s'il vous plait. Matthieu et moi avons tous les deux fait des études de médecine, je suis infirmier et lui chirurgien. En gros, j'ai un bon travail, un peu crade parfois, mais on s'habitue, je suis bien payé, j'ai un appart' sympa avec 4 chats et un mari merveilleux, la vie est belle. Mathieu et moi nous nous sommeS mariés aux Etats-Unis l'année dernière, on a longuement hésité entre les states et l'Espagne et au final, c'est la langue qi a décidé, on parler tous les deux mieux anglais que espagnol. Pour ceux qui m'avaient tabassés au  lycée, certains comme Sebastien, sont toujours en taule, d'autres, les moins impliqués sont déja sortis, j'ai même eu la surprise d'en voir certains débarquer chez moi pour me présenter des excuses. Je crois qu'il y en a même certains qui sont devenus gays, il faut dire que les prisons ne sont pas mixtes... Enfin bon, il est 20h et la j'ai fini de bosser, j'attends Matthieu à la sortie du bloc opératoire, il y est pour un banal cas d'appendicite mais il a quand même l'air bien content de sortir :

-Putain, ce bouffon d'anesthesiste a mal fait son boulot, la gosse s'est réveillées trois fois et mise à hurler.

Ah? ça explique tout alors... Il quitte sa tenue stérile tachée de sang et se retrouve donc simplement vêtu de sa tenue d'infirmier, il vient m'embrasser.

-Hum, je dérange peut être?
-Nan, rien qu'un peu><

Gwladys se fout toujours autant de nous, elle se marre et nous sortons de l'hopital, tous le monde sait que nous sommes ensemble ici, même les patients, faut dire qu'on est pas discrets aussi, à se rouler des pelles dans les couloirs... Nous rentrons chez nous main dans la main par les transports en communs, nous retrouvons nos 4 chats, Yin, Yang, Kurosaki (falaise noire) et Kurosawa (fleuve noir), pour tous, nous avons eu de bonnes raisons de les appeler comme ça mais je ne suis pas sur ça vous interesse... Je prends ma douche avec Matthieu, comme toujours, nous en profitons largement pour nous détendre à notre manière, et comme toujours (ou presque) je sors en ayant mal au dos et au derrière... Sans commentaires. Nous préparons le repas et nous mangeons, avant de nous coucher serrés l'un contre l'autre, si on est en forme on fait plus, mais la nous sommes tous les deux un peu fatigués, nous nous endormons et demain nous serons prêts à attaquer une nouvelle journée de travail (si on en trouve la motivation, l'appel du lit douillet conjugué avec celui des bras de votre chéri peut être redoutable, attention)...