Je sens deux mains douces et chaudes, aux ongles que je devine manucurés, mais puissantes, qui me saisissent par les poignets et qui me font passer sous les barrières, je laisse donc l'émeute derrière. Je suis complètement sonné, je vois flou et j'entends très mal. Ma vision se stabilise et j'entends à nouveau normalement après quelques instants et quelques inspirations profondes. Je me rends compte que je suis toujours allongé sur le sol, mais je ne me sens pas capable de me relever, j'ai tellement mal à la tête, que je ne me concentre que sur la douleur, je ne vois pas ce qu'il y a en face de moi. Derrière moi, l'émeute semble maîtrisée, les mains me saisissent pas le devant de ma veste et me redressent en m'adossant aux barrières, l'espace d'un instant, ma vue se trouble à nouveau.
Maya me demande en anglais si je vais bien, Aiji est à côté de lui. Je cligne plusieurs fois des yeux pour reprendre mes esprits et je leurs répond que ça va, mais ils semblent inquiets. Je leur dis que je vais m'en aller et je les remercies. Je me relève difficilement, en m'accrochant aux barrières, la tête me tourne, ils s'en sont rendus compte, Maya pose une mains sur mon épaule et me redemande si tout va bien. A nouveau, je le rassure, et doucement, je m'en vais, à petits pas, toujours accroché aux barrières, j'ai toujours très mal à la tête et la douleur me lance. Ma vue est à nouveau trouble et j'ai l'impression que mes jambes sont en coton. Elles ne me portent plus et je titube, sans compter le fait que je ressens une très forte nausée. Je m'accroche aux montants de la porte pour la passer, j'ai à peine fait un pas dehors que je me mets à vomir, je rejette tout ce que j'avais pu avaler.
Je me sens tomber, mais des mains me rattrapent, le contact est différent cette fois, comme si les mains étaient gantées. Je me retrouve porté dans les bras de quelqu'un version mariée, un homme, et un homme avec des gant, ça veut dire DENKI... Au bruit et au souffle d'air manquant, je comprends qu'il me ramène à l'intérieur de la salle, DENKI me pose contre un mur et les videurs font sortir tout le monde, c'est leur punition pour ne pas avoir été sages... Maya et Aiji se sont agenouillés devant moi, ils s'inquiètent et ils me disent qu'ils ont appelé une ambulance. Je leur souris faiblement, à moitié dans les vapes, Maya enlève ses colliers et il les passe à mon cou, Aiji passe une de ses bagues à mon doigt. Je les regarde d'un air surpris, je ne comprends pas trop ce qu'il se passe, en quelques secondes, je me retrouve avec la moitié du présentoir à sucettes de Maya, les 3 T-shirts de leur concert en deux exemplaires dédicacés, comme ça je peux me la jouer dans la rue avec 3 T-shirts et garder les autres pour des occasions exceptionnelles, ils signent aussi mon CD et en dessous de leurs autographes, j'ai leur adresse msn, je ne l'utiliserai pas, car je n'ai pas à les ennuyer avec ma vie. Aiji veut m'embrasser sur la bouche (je reconnais bien la le Aiji de PIERROT), je l'arrête, je viens juste de vomir quand même, il comprend et il m'embrasse sur la joue droite, Maya sur la joue gauche. J'ai froid et je frissone, Maya pose sa veste sur mes épaules et Aiji se place derrière moi pour me serrer dans ses bras et me tenir chaud.
Je rêve. C'est la paradis. C'est tout de que je réussis à penser dans le brouillard qui semble paraliser mon cerveau et l'empêcher de fonctionner. Je relève la tête et je souris à Aiji d'un air reconnaissant, j'ai bien chaud maintenant. J'entends vaguement les sirènes d'une ambulance, suivies d'un crissement de pneus et de pas précipités, des pompiers entrent dans la salle et se dirigent vers moi, je peux m'évanouir alors? Ma tête bascule sur l'épaule de Aiji et c'est le noir total.
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Je sens que je suis balloté de tous les côtés, j'enteds des gens quicourent autour de moi et des pas qui claquent sur le carrelage, je suis dans un hopital. Je le sais, mais je n'arive pa sà me réveiller, je suis trop fatigué.
D'un seul coup, le bruit et les ballotements s'arrêtent, je me retrouve dans un endroit plus calme, il y a une odeur qui m'entoure, une odeur très douce et apaisante. J'entends deux voix qui parlent en japonais. Je les connais bien ces voix la, Maya et Aiji sont la, c'est leurs odeurs que je sens. Je reconnais celle de Maya, parceque sa veste en était imprégnée, et je sais que l'autre odeur appartient à Aiji parceque je l'ai sentie lorsqu'il m'a prit dans ses bras. C'est étrange, mes oreilles bourdonnent, et pourtant, j'entends leurs voix très distinctement, mais je n'entends que ça. Quand à leurs odeurs, ce ne sont certainement pas les seules à sentir dans un hopital, pourtant c'est pareil, je ne sens que ça...
Je sens qu'on me porte en prenant soin de soutenir ma tête, je sens aussi qu'on me pose sur quelque chose de moelleux ou ma tête repose à son aise et me fait moins mal, un lit. Je sens les deux odeurs se rapprocher de moi et m'envelopper, comme dans un cocon de douceur, et moi qui avait froid, une agréable chaleur m'envahit, ensuite, je replonge dans le noir.
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Je suis réveillé par une violente lumière qui me fait mal aux yeux, même derrière mes paupières closes. Il me faut un peu de temps pour m'habituer. J'ouvre les yeux lorsque la douleur disparait, j'ai toujours l'impression d'avoir la tête dans du coton, mais au moins, j'arrive à réfléchir. Je sais très bien ce que j'ai, une commotion cérébrale, vomissements et vertiges en sont les signes avant coureurs, mais putain, qu'est ce que ça fait mal!
Les odeurs de Maya et Aiji sont oujours très présentes autour de moi et la chaleur aussi, mais bizarrement, je ne peux pas bouger dans mon lit, quelque chose m'en empêche. Je tourne un peu la tête, aïe, putain, je vais pas guérir tout de suite moi. Je sursaute (au grand désespoir de mon pauvre cerveau), quelques millimètres de plus et je smackais Maya... Je sens son souffle chaud sur mon visage, il a la bouche légèrement entrouverte. Je tourne la tête de l'autre côté et elle se niche dans le cou de Aiji.
Ok, ça explique tout, ils ont dormi avec moi sur mon lit. Qu'est ce qu'ils font la? ils ne sont pas censés donner un concert à Toulouse ce soir? Ils ont du le retarder, en parlant de concert, j'éspère qu'ils n'ontpas eu froid, parcequ'ils ont dormis avec leurs vêtements de scène...
Je retourne la tête vers Maya, ses cheveux blonds spont épars sur son tiers d'oreiller, son maquillage à un peu coulé de ses yeux et plus aucun glosse ne fait briller ses lèvres rosées, mais même comme ça, il reste beau, regarder son visage calme et endormi me procure une douce sensation d'apaisement.
Je me retourne vers Aiji, son maquillage a coulé aussi, mais je ne crois pas qu'il ait mis quelque chose sur ses lèvres, ses cheveux rebelles et châtains sont également éparpillés, j'attends de les voirs tous les deux émerger, ils doivent être très mignons au réveil. Je les imagine très bien, le regard un peu flou, en train de se frotter les yeux en se demandant ou ils sont pour chasser les dernières vapeurs de sommeil...
Il fait encore sombre dehors, je ne sais pas quelle heure il est, mais le soleil ne doit pas être totalement levé, alors en attendant qu'ils se réveillent, je réfléchis.
Leurs baisers hier, m'ont éléctrisés, même dans l'état ou j'étais, leurs voix étaient les seuls son à parvenir à mes oreilles bourdonnantes et leurs odeurs étaient les seules à parvenir à mes narines, que ce soit dans la salle après ma blessure, ou dans cet hopital. Comme si Maya et Aiji étaient les seuls êtres à avoir de l'importance. DENKI aussi m'a serré dans ses bras, mais pourtant, son odeur n'est pas restée. Encore maintenant, les odeurs de Maya et de Aiji sont les seules que je peux sentir, alors que je devrais aussi sentir l'odeur de la lessive des draps, du désinfectant et des médicaments.
Je soupire douloureusement lorsque je comprends que finalement je les aimes, tous les deux. J'aime Maya et j'aime Aiji de toute mon âme et je souhaite ne jamais les quitter.
J'ai toujours su que j'étais homo, mais je me demande comment je vais leur dire ça. Maya et Aiji forment déja un si beau couple... Ils ne le montrent pas en public, et ça ne transparait pas pendant les lives ou dans les clips, mais hier, quand ils s'occupaient de moi, ils ont eu des regards, des gestes et une attitude qui ont fait que j'ai deviné. Ils sont ensemble, ça crève les yeux. Je pense qu'il vaut mieux que je leur dise, car ils vont sans doute vouloir que nous restions un minimum en contact, et si je leur cache et qu'ils viennent à l'apprendre, ils m'en voudront, et ça je ne le veux pas. Je leur dirais lorsqu'ils se réveilleront.
Pendant que je réfléchissait, la lumière s'est faite plus grande, mais je ne sais toujours pas quelle heure il est car j'ai perdu la notion du temps depuis longtemps. Après ce qui m'a semblé être une demie heure à peu près, ils se mettent un peu à bouger : Maya remonte un peu sa tête et incosciemment, il passe un bras sur mon torse, Aiji bouge un peu et marmonne dans son sommeil, il se sert un peu plus contre moi et cela me fait sourire. Je tourne la tête et je profite de cette occasion pour embrasser doucemment Maya sur ses lèvres si douce, à l'effet que ça me fait, c'est clair que je suis amoureux de lui, Aiji est trop haut, dommage.
Après ce que j'évalue comme dix minutes, ils s'éveillent, absolument pas gênés par leur position plus que rapprochée. Avec leurs cheveux en bataille et leurs regards perdus, ils sont exactement comme je me les imaginais : craquants.
D'une voix encore ensommeillées, Maya me demande si j'ai bien dormi, il se redresse et se frotte les yeux en étalant un peu plus son maquillage qu'il ne l'est déja, et Aiji fait à peu près pareil. Je réponds que j'ai bein dormi et je les laisse émerger tranquillement avant d'aborder un sujet qui me tient à coeur (même dans mauvais anglais) :
-Merci d'être restés.
-Urf, c'est bon, t'en fait pas, répond Maya, t'as failli te faire limite tuer hier.
-Faut pas exagerer quand même.
-Attends, tu t'es pris une commotion cérébrale pour avoir rammassé un collier, et encore, j'ai réussi à te sortir de la dessous assez rapidement, mais t'imagine ce que ces filles auraient pu te faire?
-Ouais, j'avoue, ça fait peur...
Je m'étonne de voir Maya me comprendre malgré mon anglais médiocre, mais il me comprends alors ça va. Aiji nous écoute silencieusement, j'ai pas envie de leur dire, mais il le faut bien, après une grande inspiration, je me lance :
-Il y a quelque chose qu'il faut que je vous dise...
Ils tournent la tête vers moi et me regardent.
-Déja, vous allez bien ensemble.
Ils se regardent et rougissent un peu.
-Tu as deviné? me demanda Aiji.
-Oui, c'était pas bien difficile, mais rassurez vous, ça ne se voit pas pas pendant les lives ou les clips, c'est juste que moi je suis un privilégié qui a pu vous voir ensemble, sans caméra ni public...
Ils me sourient et me remercient, je continue :
-Ensuite, il y a quelque chose que je veux que vous sachiez.... C'est un peu difficile à dire, et vous allez sans doute me prendre pour une stupide groupie pour laquelle il était inutile de s'inquieter, mais tant pis... Je vous aime... Tous les deux.
Ils me regardent avec des yeux ronds.
-Ne me regardez pas comme ça, je suis tombé amoureux de vous, c'est tout... Ces trucs qu'on raconte sur l'amour exclusif, c'est des conneries, on dit ça parcequ'on à jamais eu de preuves du contraire, ou alors je suis l'exception qui confirme la règle, j'en sais rien moi, j'ai jamis compris cette expression... Mais s'il y à une chose dont je suis sur, c'est que je vous aime, tous les deux et autant l'un que l'autre, je veux que vous le sachiez, c'est tout.
Après cette révélation, ils ne surent quoi répondre, et ils se montrèrent plus distants. Lorsqu'une infirmière vint m'apporter mon petit déjeuner, j'ai demandé à passer un coup de téléphone. J'appèle ma mère, elle doit flipper parceque je ne suis pas encore rentré, je lui explique ce qui s'est passé et ou je suis, elle arrive une demie heure après, complètement catastrophée.
Maya et Aiji sont partis peu de temps avant son arrivée, ils ont tous ls deux déposé un leger baiser sur mes lèvres, celui de Aiji était juste un peu plus long, c'est tout. Dès leur départ, la tristess m'a envahie, à un tel point que cela s'est vu sur mon visage et que ma mère s'en est inquietée. Je ne les reverrais sans doute jamais, je ne vais pas pouvoir garder pour moi tout ces sentiments, toute cette tristesse, toute cette solitude et tout ce mal être, ils sont à peine partis et ils me manquent déja, il ne me reste plus que leur souvenir et tous ces cadeaux qu'ils m'ont laissés.
Il faut à tout prix queje trouve un moyen d'exterioriser ces sentiments, ou ils finiront par me tuer... Après avoir longuement réfléchi, je dis :
-Maman, je voudrais faire de la danse.