Woaw, c'est bizarre, il y a comme un blanc tout à coup... Bill me fait un petit sourire charmeur et chaleureux, les autres nous regardent à tour de rôle. Bill a deviné, je le sais. Et il doit l'avoir dit aux autres, donc du coup, ça explique leur comportement bizarre. Bill leur demande de nous laisser seuls, ils sont un peu réticents à s'executer, mais il finissent pas sortir en nous regardant d'un air perplexe.
Bill s'approche de moi et s'assoit sur mon lit, doucement, délicatement pour ne pas me faire mal, il me serre dans ses bras, comme si j'étais une petite chose fragile. Ce qui, en y réfléchissant, est le cas actuellement, je lui suis reconnaissant pour sa douceur. Il niche tendrement sa tête au creux de mon cou et il me permet de poser sa tête sur son épaule. Doucement, sans trop lever les bras, je l'enlace et je répond à son étreinte. Il le sait, et je sais qu'il le sait, mais pour être sur, je demande.
-Tu as deviné, n'est ce pas?
Il hoche la tête contre mon épaule sans se séparer de moi.
-Et ça ne te gêne pas?
Cette fois ci, il secoue la tête, mais je veux savoir plus.
-Pourquoi?
Il relache un peu son étreinte et se sépare de moi, il me regarde longuement avant de dire :
-Je n'ai pas à t'empêcher d'être amoureux de moi, et puis, tu me plais assez, qui sait? si on peut se revoir, ou au moins rester en contact, peut être que je tomberai amoureux de toi, même si je n'essairai pas.
Je lui souris, il est lucide.
-Tant mieux, parceque je ne te demande pas d'essayer, ou plus exactement, je te l'interdis, je t'interdis de m'aimer pas pitié ou par compassion, encore moins par culpabilité. Mais après tout, je n'ai rien à craindre non? Puisque tu n'éprouve aucun de ces trois sentiments.
Il rit et il me frappe derrière la tête, comme Gibbs dans NCIS.
-Je me suis senti coupable au début et je me suis demandé pourquoi tu avais fait ça, mais tout à l'heure, quand nous nous sommes regardé, j'ai compris que tu ne regrettais rien et que ça devait se passer comme ça, parceque tu n'aurais jamais laissé quelqu'un se mettre en travers de ta route.
Je souris à nouveau, c'est vrai que si quelqu'un avait essayé, je l'aurais envoyé bouler, il continue :
-Tu n'as pas de regrets, alors je n'ai pas de raison d'en avoir.
Je souris encore, en pensant intérieurement qu'il n'y a pas non plus de raisons pour qu'on se quitte sur de mauvais termes, et il ne me considère pas non plus comme une groupie alors tant mieux, j'éspère juste qu'on va rester en contact... Il semble lire dans mes pensées parceque soudainement, il me demande :
-File moi ton numéro de portable.
Nous échangeons tranquillement nos numéros, c'est un geste tout bête, presque normal après ce que j'ai fait pour lui, mais ce geste signifie qu'il souhaite que nous restions en contact, qu'il ne me repousse pas, qu'il me donne le droit de l'aimer, et ça, ça me rend extremement heureux. Je ne suis pas idiot, je sais bien qu'il n'y a que très peu de chances pour qu'il tombe amoureux de moi, mais si nous ne pouvons pas être des amants, nous pouvons au moins être des amis. Il n'est pas opposé à cela, il accepte mon amour comme il vient, il accepte le fait que je sois amoureux de lui et ça représente beaucoup pour moi...
Il me dit que maintenant que je suis réveillé et qu'ils savent que je vais à peu près bien, il faut qu'ils s'en aillent, avec un peu de chance, ils n'auront pas à décaller leur concert à Nantes, ils n'auront pas de jour de repos, c'est tout. C'est vrai que je suis resté inconscient toute la nuit et que cette matinée du 19 mars est déja bien avancée. Je le serre dans mes bras et les autres viennent me dire au revoir, je ne les verrais plus avant un bon moment je pense. Bill est à peine sorti que je reçois un texto, c'est son adresse msn.