Je me décide à les ouvrir, je commence par le CD. C'est son nouvel album. Sur la photo, il apparait dans son habituel tenue décontracté -marcel balnc et gilet à capuche gris- il a mis la capuche et il s'est reteint les cheveux en noirs, il me "regarde", la tête baissée avec un petit sourire tendre, et il forme un coeur avec ses doigts qu'il a placés devant son véritable coeur . Le titre de l'album me frappe, "Adam". Je retourne l'album pour avoir la liste des chansons, 12 chansons qui ont toutes l'air de parler d'amour, la dernière porte mon nom. J'ouvre le CD et je prends le livret, sur chaque page de droite, une image, parfois une photo de nous deux ensemble -je ne pensais pas qu'il les rendrait publiques, mais je ne lui en veux pas- sur chaque page de gauche, un petit mot, sur la première, "Adam", je tourne la page: "mon ange", je tourne :"je t'aime", je tourne : "veux tu m'épouser?", je tourne : "je sais que nous nous sommes éloignés", je tourne : "pardonne moi pour ça", je tourne : "mais ma promesse tient toujours", je tourne : "alors je te le demande encore une fois", je tourne : "Veux tu m'épouser?", je tourne : "s'il te plait, répond moi", je tourne : "mon coeur", je tourne : "appelle moi". Je me rends compte que je pleure uniquement lorsqu'une larme coule de ma joue et tombe sur ma main, je m'essuie les yeux. Cette dernière phrase est plus q'une demande, c'est un ordre, cela fait tellement longtmeps que nous ne nous sommes pas parlés, pas revus, il doute de moi, il a peur que je l'ai oublié... Depuis combien de temps est ce que je pleure? Je ne sais pas, mes larmes ne veulent pas s'arrêter, mais ce sont des larmes de joie, alors je les laisses couler. J'entends une de mes cousines qui me demande d'une petite voix :
-Adam, ça va?
-Hein? euh, oui oui, ça va...
C'est vrai que ça va, j'ai faim, mais je me rends compte que je dois sans doute les inquieter à pleurer comme ça... Mais je n'arrive pas à m'arrêter. J'ouvre le second paquet, c'est bien un cahier, il est recouvert de cui noir et il n'y a rien sur la couverture. Je le retourne, évidemment, c'est un sens de lecture japonais, je suis bête. Mon nom est brodé de fils rouges, dans la même calligraphie que sur l'album, il est entouré d'arabesques et de petits coeurs, eux aussi brodés de rouge. J'ouvre le cahier et mes pleurs redoublent, ce sont les paroles des chansons, elles sont toutes magnifiques, ce sont toutes des chansons d'amour, qui palrent tantôt de notre rencontre, tantôt de notre relation, ou encore de la douleur de l'éloignement... Il s'est appliqué à calligraphier les caractères japonais, une page est égale à une chanson, et sur chaque double page, il y a un dessin en filigrane. Sur la première double page, chansons un et deux, c'est un dessin de lui et moi, un zoom sur nos visages, nous avont l'air de nous tenir par les épaules et nous sommes tous les deux morts de rire, nous avons l'air heureux. Sur la seconde double page, chansons trois et quatre, nous sommes en train de nous embrasser passionément, j'ai passé mes bras derrière son cou et les siens sont dans mon dos, nous nous serrons le plus fort possible, pour être les plus proches possible. Sur la troisieme double page, chansons cinq et six, nous dormons ensemble, apparement nus, sans doute après l'amour, mes bras entourent son cou et j'ai niché ma tête dans le creux de son épaule, sa main repose sur ma taille, et elle semble avoir repoussé le drap qui nous recouvrait. Sur la quatrième double page, il n'y a qu'un dessin. Lui et moi, exactement comme sur la première double page, mais beaucoup plus vieux, notre visage est ridé et la aussi, nous avons l'air heureux. Il a marqué des choses, en haut, à droite de la page de droite, je peux lire "Adam, mon ange, je t'aime et je veux vivre avec toi", en bas, à gauche de la page de droite : "Je veux être encore avec toi dans trente ans". En haut, à droite de la page de gauche : "Nous serons vieux, tu auras 48 ans et j'en aurais 72", en bas, à gauche de la page de gauche : "Voudras tu être encore avec moi dans trente ans?". Ensuite, les chansons reprennent : sur la cinquième double page, chansons sept et huit, nous sommes enlacés sur une chaise longue, sur la terrasse d'une grande maison, la chaise longue est un peu étroite pour deux, c'est pourquoi nous sommes fortement serrés dans les bras l'un de l'autre. Sur la sixième double page, chansons neuf et dix, nous sommes tous les eux en train de lire un livre (différent) à la lueur d'une lampe de chevet dans un lit deux places, chacun de notre côté du lit, tel un vieux couple bien installé dans sa routine et heureux de l'être. Sur la denrière page, chansons onze et douze, nous sommes en train de nous embrasser dans une église, devant un autel, c'est notre mariage. Je porte un costume noir et lui blanc, on distingue sur les côtés nos divers invités assis sur les banc, ainsi que le prêtre en arrière plan, mais de façon floue, comme si ce genre de détails n'étaient pas très importants. C'est notre mariage...