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Plusieurs mois se sont écoulés depuis que je suis revenu de Thailande, et en fait, je suis de nouveau en vacances.
Je ne cesse de penser à Nong Poy. J'hésite maintenant, à faire cette année d'études en Thailande. Après tout, je l'ai revue, j'ai atteint mon objectif, mieux encore, elle sait que je l'aime, que puis-je espérer de plus?
Je soupire en shootant dans un papier. Je suis revenu chez mes parents pour les vacances, la, je dors chez ma mère, (j'irai chez mon père à la fin de la semaine), et actuellement, je me promène sur la place des Terreaux après être passé à City Game, depuis deux ans, ils n'ont pas grand chose de nouveau... Je m'arrête un instant et observe la fontaine Bartholdi, qui a du être fringuante autrefois, mais qui est maintenant recouverte de vert-de-gris et constellée de crottes de pigeons... J'admirais autrefois l'ingeniosité de son créateur, qui était allé jusqu'à faire sortir de la vapeur d'eau par les naseaux des cheveaux... Je soupire de nouveau et me remet en marche, je n'ai pas envie de rentrer chez moi, mais d'un autre côté, je ne sais pas ou aller...
Je sursaute brusquement lorsque je sens une main qui se pose sans prévenir sur mon épaule, je me retourne, et manque de pousser un cri de surprise...
Cette délicieuse main fine et soignée, aux ongles manucurés, appartient à Nong Poy, qui se tient actuellement tête baissée et cherche à reprendre son souffle... Elle lève les yeux vers moi, les joues probablement autant rougies par l'effort que par la gêne, "Tu marche vite," dit-elle, sans oser me regarder. Il me faut quelques secondes pour comprendre, "Vous m'avez couru après!?" Elle me répond, mais en n'osant toujours pas me regarder, "Je n'arrivais pas à t'oublier... Ni toi, ni ce que tu avais dit, alors... Je t'ai cherché..." Mes yeux s'écarquillent sous l'effet de la surprise, "Vous êtes venue jusqu'en France, à Lyon, alors que vous ne saviez pas si j'y étais, que vous ne saviez pas ou j'habitais, que vous ne connaissez même pas mon nom, et que vous n'aviez pratiquement aucune chance de me retrouver!??" Elle relève les yeux vers moi, la respiration un peu calmée, "Est-ce que ce n'est pas ce que tu as fait? Tu as eu de la chance de me retrouver à Bangkok, c'est la capitale, mais tu as une idée du nombre d'habitants qu'il y a la-bas?" Je souris, "Dans la ville elle même? Beaucoup moi qu'à Lyon" (Environ 500 000, contre quelques 10 000 habitants à Bangkok ville, selon Wikipedia, ndla.) Je sens les larmes me monter aux yeux, je les refoule, mais je sais qu'elle les a vues. "Je suis content que vous m'ayez cherché... Et que vous m'ayez couru après pour me rattraper..." Elle rougit , et détourne de nouveau les yeux, "Moi aussi... Je suis contente de t'avoir rattrapé... Et j'étais aussi très contente lorsque tu m'as cherchée... Pour l'un comme pour l'autre, c'était une entreprise quasi impossible... Par quel miracle avons nous pu, à deux reprises, nous retrouver?" Je déglutit difficilement et me détourne, le temps de ravaler mes larmes une nouvelle fois. Je n'en sais rien, mais je suis heureux que ça se soit passé comme ça...
Je réussi à sourire et je me retourne joyeusement vers elle, "Allez, on ne va pas rester plantés la, je vous invite à manger quelque chose, il me semble qu'on a des choses à se dire..." Elle sourit, "D'accord, mais je veux une glace..." Je regarde à notre gauche. Ce n'est pas difficile, il n'y a pratiquement que des restaurants et des cafés de ce côté de la place, de l'autre, c'est le musée des beaux arts... Nous jetons notre dévolu sur un café qui propose des glaces Haagen-Dasz et dont l'enseigne nous a alléchés, nous prenons tous les deux une crèpe, accompagnée de banane fruit et glace, et de glace au caramel. D'un air idiot, je la regarde manger. Elle n'a pas changé. Elle est toujours aussi belle.
Elle me donne un coup de pied sous la table, "Arrête de me regarder!" Je souris, "Mais je n'y peux rien moi, je suis amoureux, mais dansle genre amoureux niais..." Elle se moque de moi, "Oui, ça j'ai vu," dit-elle, et je feint d'être vexé, "Hey, méchante," dis-je en prenant un air boudeur. Elle rit, mais je me débrouille quand même pour changer de sujet : "Comment as tu fait pour me retrouver?" Elle réfléchit un instant, "comme toi je pense, un coup de chance... Je savais qu'on s'était rencontrés à Lyon, mais je n'avais pas la garantie que tu y serais encore, et je ne savais pas ou chercher, alors j'ai d'abord cherché dans le quartier ou on s'était croisés, et ensuite, dans les endroits connus de Lyon, les sites un peu touristiques... Puisque j'étais la de toutes façons... Je commençais à désesperer et la date de retour en Thailande à se rapprocher, quand je t'ai aperçu à l'autre bout de la place, alors je t'ai couru après pour te rattraper... Comme toi, non?" Je souris, "Plus ou moins, oui, sauf que quand on s'est quittés, je ne pensais pas te revoir, mais plutôt t'oublier..." "Mais pourquoi?" demanda-t-elle, tout en connaissant plus ou moins la réponse... "Enfin, réfléchis, tu es une star, tu es thailandaise, tu a dix ans de plus que moi, je ne suis qu'un gosse, j'ai même pas fini mes études, et on vit à plusieurs centaines de kilmlètres de distance, c'est pas comme si tu avais une chance de t'interesser à moi... Ou alors, ça aurait été un miracle..." Elle répond, un peu ailleurs, "Eh bien, ça nous en fait deux, alors... C'est vrai que quand on y réfléchit, c'est assez incroyable..." Je rigole, "Quoi, le fait que tu t'interesse à moi et qu'on se soit retrouvés? Ouais, c'est incroyable, mais surtout le fait que tu t'interesse à moi..." Elle revient à elle, avec toute son ironie, mais aussi sa gravité, "Et toi alors, ça ne te gêne pas de t'interesser à un transsexuel? Bon, ok, en Thailande, c'est ultra-courant, mais c'est pas comme si c'était bien vu en France... Ca ne te gêne pas, tout ça?" "Je n'aime pas faire les choses comme les autres," ai je chuchoté à son oreille...
Lemon au prochain chapitre, il y en aura même un deuxième, qui est en train d'arriver, comme ça, dans l'histoire... Alors, avis?