Le soir venu, alors que les médecins étaient venus examiner une nouvelle fois les deux jeunes rois, les servantes entrèrent discrètement afin de déposer les plateaux contenant les repas de ceux ci.
Alors que les médecins s'apprêtaient à se retirer, sans avoir fait preuve d'impertinence cette fois ci. Les deux jeunes hommes saisirent chacun une coupe de vin, ils y versèrent discrètement quelques gouttes d'un liquide brun.
«Messieux, s'il vous plait.»
Les médecins se retournèrent, les servantes savaient qu'il allait ce passer quelque chose et essayaient de se faire oublier de façon à pouvoir observer la suite des évènements.
«Qu'y a t'il messeigneurs?»
«Nous nous sommes mal conduits ces derniers jours, s'il vous plait, acceptez ce vin en gage d'excuses...»
«Messeigneurs, nous...»
«Acceptez voyons, ce vin n'est pas empoisonné.»
Les médecins prirent chacun la coupe de vin que leurs seigneurs leur tendait, ils la burent rapidement et remercièrent les deux rois en s'inclinants.
«Alors, allons nous mieux?»
«Vous semblez vous porter à merveille, seigneurs...»
«Tant mieux, mais quelle était donc cette maladie?»
«Cela, nous l'ignorons toujours, mais nous allons tenter de le découvrir... Peut être les dieux nous aideront nous...»
«Je l'espère... Mais... Allez vous bien?»
En effet, les deux hommes s'étaient mis à vaciller, les deux servantes allèrent les aider en gloussant, sans se presser, après tout, elles avaient compris le manège des deux hommes, elles.
«Nous, euh, sans doute un peu de fatigue... Sans doute...»
«Il est vrai que nous vous avons fait veiller, nous sommes désolés, vous devriez aller vous reposer.»
«Oui... Un peu de repos arrangera sans doute le choses... Pardonnez nous seigneurs...»
Les deux hommes menaçaient maintenant de tomber, ils ne tenaient plus sur leurs jambes et semblaient subitement épuisés.
«Ce n'est rien, allons, partez, reposez vous tant que vous le voudrez.»
«Merci seigneurs, nous reviendrons sans doute vous voir demain...»
«Cela ne presse pas, reposez vous d'abord, c'est un ordre.»
«Bien messeigneurs... Au revoir.»
«Au revoir, reposez vous bien.»
«Ne vous inquiétez pas seigneurs...»
Les deux hommes durent sortir en s'appuyant tellement sur les servantes, que les deux jeunes femmes commençaient à ployer sous leur poids.
En passant près des deux rois, l'une d'elle murmura:
«Rassurez vous, nous allons nous arranger pour que vous ne soyez pas dérangés, nous les empêcherons d'entrer si cela est nécessaire.»
Les deux jeunes hommes sourirent.
Dès que les servantes eurent refermé la porte, emportant avec elles les deux médecins, les deux rois éclatèrent de rire, Toutankhamon pris le flacon de liquide ambré qu'il avait caché dans les draps après en avoir mis dans les verres et dit:
«je savais bien que ça allait m'être utile cette chose...»
«Tu m'as dit que ça allait nous aider à nous en débarrasser pour un moment, mais qu'est ce que c'est exactement?»
«Opium. C'est un puissant somnifère venu d'extrême orient...»
«Effectivement, c'est efficace, mais j'ai peu être un peu forcé la dose...»
«C'est pas bien grave, j'en ai volontairement mis plus que nécessaire...»
«J'adore ces filles.»
«Les servantes? Moi aussi je les adores.»
Le jeune pharaon à la peau dorée replaça le flacon dans sa cachette initiale, à savoir, sous le matelas lorsqu'il sentit son jeune amant l'enlacer et l'embrasser dans le cou.
Seuls.
Ils étaient enfin
seuls.