La fièvre des deux jeunes hommes était maintenant totalement tombée, mais ils étaient toujours plongés dans un sommeil de cauchemars, leurs serviteurs veillaient sur les deux hommes jour et nuit, mais ils ne percevaient aucune amélioration dans leur état.
Cependant, ils finirent pas entendre un voix, une petite voix faible, les deux jeunes hommes s'appelaient, ils se cherchaient; les serviteurs et les médecins furent désemparés par cette réaction, mais les médecins ordonnèrent de les placer dans la même chambre.
Toutankhamon et Amenhotep furent donc tous deux déplacés dans une chambre commune, ils cessèrent un instant d'appeler leurs doubles, et les médecins crurent que tout allait bien, mais non, les deux jeunes hommes commencèrent soudain à s'agiter, se débattant comme des diables lorsque l'on essayait de les calmer, il s'agitaient, tendant leurs corps au maximum vers celui de leur opposé. Les médecins décidèrent donc , non pas de les mettre dans le même lit, c'eût été indécent, ils décidèrent juste de rapprocher leurs lits et d'observer leurs réactions.
Les deux jeunes hommes cessèrent aussitôt de s'agiter, Amenhotep se serra contre Toutankhamon dans son sommeil, Celui ci l'enlaça de ses bras, ils sourirent.
Les médecins et les serviteurs ne surent que faire, ils était gênés de voir leurs seigneurs agir de cette façon, cela devait rester secret, ils devaient se trouver un épouse, se voir le moins possible et agir comme doit agir un Roi.
Deux jours après, les deux jeunes hommes s'éveillèrent, ils n'avaient pas bougé, ils ouvrirent doucement les yeux, cherchant l'origine de cette chaleur qui leurs avait permis de dormir d'un vrai sommeil pour la première fois depuis longtemps, cherchant l'origine de cette odeur si douce qui les avait enveloppés durant leur longue nuit et qui maintenant les imprégnaient.
Lorsqu'ils se rendirent compte qu'ils étaient tous deux dans les bras l'un de l'autre, ils se dirent que cela devait être un rêve, un magnifique rêve, et machinalement, ils joignirent leurs lèvres douces, celles ci se séparèrent doucement, après un bref baiser.
Se sentant observés, ils relevèrent la têtes, médecins, serviteurs et servantes étaient la et les observaient d'un air gêné, l'un d'entre eux pris la parole:
«Nous nous inquiétions pour vous messeigneurs»
«Nous étions malades, vous avez su nous soigner, nous vous remercions,ne vous inquiétez plus»
«Pardon messeigneurs, mais vous êtes...»
Le jeune homme qui avait parlé n'osait pas finir sa phrase, les deux pharaons se rendirent alors compte qu'il étaient toujours enlacés, ils se séparèrent, bien que cela ne sembla pas souhaité.
«Je ne pense pas qu'il soit réellement utile de nous expliquer...» dit Toutankhamon.
«Vous n'avez pas à le faire Seigneur...» Dit le jeune homme qui parlait pour tous.
«Mais pourtant vous le souhaitez non?»
«Certes, nous aimerions comprendre ce que signifie votre maladie et cette situation, mais vous n'avez pas à vous expliquer messeigneurs»
«Il le faudra pourtant un jour, laissez nous juste un peu de temps.» soupira Amenhotep.
Les serviteurs et les médecins se retirèrent, laissant seuls les deux rois.
Ceux ci s'enlacèrent à nouveau, joignirent à nouveau leurs lèvres, laissèrent leurs langues se rejoindre, ils commençaient à manquer de souffle, ils leur semblait qu'à chaque instant ils retrouvaient un peu de vie, qu'à chaque instant, ils retrouvaient un peu de bonheur...
Ils finirent par se séparer, mais ils ne se quittèrent pas des yeux, ils voulaient vivre ce rêve autant qu'ils le pouvaient, ils voulaient profiter de cet instant magique, de cette illusion qui allait sûrement disparaître lorsqu'ils ouvriraient les yeux, ils ne pouvaient pas être déjà réveillés, ce n'était pas possible, ils avaient tant de fois rêvé de cet instant, ce rêve la ne pouvait se réaliser...
Toutankhamon sortit de son lit et prit place dans celui de
Amenhotep, il se blottit contre le torse de celui ci et ferma les yeux, il respira son odeur, et se laissa à nouveau envahir par le sommeil, un sommeil réparateur qui leur avait à tout deux fait
défaut ses derniers temps, Amenhotep regarda un moment le jeune homme à la peau couleur d'Or qui s'était endormit avec un air de plénitude sur le visage, avant de se laisser lui aussi aller au
sommeil.